2007/08/31

Voir les corps bouger


En 1999, le sculpteur Ousmane Sow, était présenté au grand public à Paris sur le pont des Arts, passant il y a peu rue de Seine, cet évènement est revenu à ma mémoire.

C'est avec une certaine émotion que son lutteur debout m'avait subjuguée, il me semblait y voir la lassitude du corps, la force épuisée. Il me souvient, qu'à ce moment là, il m'avait semblé que mon père y était représenté.

Alors que je le contournais, je le voyais, devant moi, fatigué, le corps gardant encore trace de sa musculature passée, les épaules légèrement voûtées, le corps en avant. Je le voyais tel qu'il était devenu, et non plus celui de mon enfance, Appolon mêlé de Zeus. Une étrange émotion, de voir la vie, les gens. Ces sculptures de tailles exagérément agrandies, ces sortes de boues/serpillières qui mettaient en évidence, les heurts, la nature intrinsèques de chaque âme.

Oui...une vraie émotion, un retour dans mon enfance et fulgurance capacité à voir l'instant.

3 commentaires:

Marc Bédard Pelchat a dit…

Étrange, mon paternel est décédé justement en 1999. Le colosse qu'il avait été se retrouvait là, frêle dans son lit d'hôpital, épuisé. Mon bouleversement finit pas me paralyser et ce sont mes sœurs qui elles eurent plus de courage à surmonter cela. Peut-être l'émotion était-elle moins grande chez elle ou peut-être avaient-elles le courage de ne pas le montrer.
Ces sculptures-là ont une force de présence qui semble leur donner vie.

Oh la baleine a dit…

Oui, une force de mouvement sous-jacent. Prêt à jaillir dans le geste suivant, un pas, une main qui ramène des chheveux..etc.

Oh la baleine a dit…

Tu sais, en t'écrivant ces mots je me suis souvenue que lorsque nous offrions des cadeaux vestimentaires à notre père (pendant des décennies), on lui achetait des tailles trop grandes ou il nageait dedans... Et lui, disait, oui, c'est parce que j'ai les bras trop court....