2007/10/30

Etoile 16 - Mobile



...il me suspend, je savais qu'il aimait mes points de vues mais pas à ce point.
Ainsi me voici en toute vérité, entre ses deux mondes : terre et ciel, sans être à portée de main, je lui apparais dès qu'il se concentre, mais en vrai je lui suis inaccessible, lui allongé sur le lit, ses doigts ne peuvent me saisir, il peut seulement par sa volonté décider de s'éveiller et me voir, me regarder, comme une luciole voletant, présente tant que son regard me contemple.

J'espère que de baleine, je ne me suis pas devenue sirène puis rangé comme simple poupée gonflable, je tourne en rond dès qu'il me fixe, il m'a capturé à son désir, je tourne, sans m'envoler, sans atterrir, juste là. Au dessus de son plaisir, vacuité, distance incompressible, et pourtant, à chacun de mes passages je l'observe, même si je ne dis mots, je l'analyse, dort-il bien, se repose-t-il, est-il heureux, On aime tant que nos proches le soient.

A défaut d'apprendre son esprit, juste quelques bribes, quand il me voit, fait-il de beaux rêves, est-ce ce que je le calme, me transforme-je en Morphée. Mes rondeurs pourraient accueillir son visage, je deviendrai son oreiller, me glisserai sous lui, en sécurité, en chaleur réciproque, mes battements de coeur rythmeraient son souffle. Ses mains enserrant, spasme avant la nuit obscure, profondeur du songe, ensemble dans ces abysses, découvrant de nouveaux horizons, impossible à se remémorer, impossible à analyser, restant seul au petit matin, une odeur en bouche, une réminiscence de caresse.

Mais déjà le réveil efface le souvenir, faudra une nouvelle nuit pour essayer encore de se rapprocher.

2 commentaires:

Marc Bédard Pelchat a dit…

C'est très joli. On aurait envie d'y être :-)

Oh la baleine a dit…

Il suffit de fermer les yeux et d'imaginer...retour en enfance ou retour au sensations initiales.