2007/02/20

le vert de l'herbe

J'aime à m'étendre à même le sol, sur l'herbe, sur le sable, sur un tronc d'arbre.

Sentir le poids de mon corps appuyer fortement, devenir lourde, très lourde, se laisser aspirer par le dos, donner tout ce qui m'empêche d'être légère, confier ma solidité. Se coller de plus en plus, fusionner jusqu'à devenir le support. Unicité, la matière s'efface. Quelques respirations plus tard, toujours dans la même position j'ai l'impression d'être en apesanteur, les molécules du corps se font vaporeuses, effervescentes. Plus rien de consistant. un bien-être, une langueur. Toutes les terminaisons nerveuses sont déconnectées, juste avant le rêve. Un, deux, qu'importe je suis bien, tout est possible, aucunes contraintes matérielles.

Je sais, lorsque je vais devoir me relever, la difficulté et les embûches qui m'attendent, je ferme les yeux, je profite encore de cet espace de rêve, de liberté, de ma jeunesse idéalisée. C'est une femme moderne, contemporaine, qui se retrouve dans la course à saut d'obstacle, qui va se lever et avancer. Car on avance toujours, péniblement, sereinement, le coeur joyeux, ou saupoudré de nos contrariétés, mais j'avance seule dans la course du soleil.

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