2007/09/07

Larmes Rouges

Refuser un don pour le bien.

Je suis chamboulée, les événements concourraient vers une même et inextricable lenteur, de celle qui tend vers l'infini, là où rien n'aboutit, là où les forces s'épuisent à espérer et à attendre.
Alors prendre la décision, de dire NON, avec le mépris que cela implique. Dire NON, sachant que l'on passe pour inhumaine, savoir que "et si", "fallait encore attendre", avouer son impatience, avouer que l'on préfère garder son confort, plutôt que faire comme tous : (quitte à voir un psy) continuer à espérer, car il est vrai, comment savoir qu'il n'y a aucune solution, tant que toutes les routes n'ont pas été explorées.

Contemporaine, le Bien, c'est aussi savoir décider de se faire mal, accepter la culpabilité lié à son choix, sa sévérité, sa dureté, et l'accepter si profondément qu'il y aura un jour ou cette solution n'apparaîtra plus que comme la seule possible, l'évidence.

Libéré, de ne plus se morfondre, Prisonnière, sous le joug, de la prise de décision.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je devrai peut-être voir moi-même un psy mais depuis quelques temps "faire la charité" me fait horreur. J'en ressens un malaise profond, très loin de l'habituelle "bonne conscience" que tout être humain est en droit de ressentir après une B.A. Pour te dire je trouve ça dégueulasse, ignoble, de faire la charité à un être humain. Dans notre pays si riche ça ne devrait pas être possible d'avoir faim, de dormir dehors par tous temps. Ce n'est pas acceptable. On ne devrait pas l'accepter, on devrait combattre la misère au lieu de se donner "bonne conscience" en faisant "un geste". Les gens n'ont pas besoin d'un geste, ils ont besoin d'un toit et d'un boulot pour vivre dignement. Non? j'ai tort? *va prendre rendez-vous avec un psy* ;)

Oh la baleine a dit…

Je ne sais pas, en général, je suis assez altruiste, mais moi aussi en ce moment j'en ai marre de "donner". On a un peu l'imperssion d'être une vache qu'on trait de façon mécanique. Ceci ne remet pas en case mes versements volontaires aux associations, et à "mon pauvre" de la porte du supermarché, mais ici à Paris, chaque fois que tu prends le metro pour le boulôt, déjà que ça pue, t'es serré et en plus t'as en un qui fait la charité et qui te fusille parce que tu donnes rien... Sans oublier tous ces enfants de rom déversés dans les rues!!!! Moi aussi je revendique le droit de ne pas subir.
A un moment j'aidais par apport d'aliment..;etc une personne qui me disait que jamais elle ne pourrait mendier dans la rue, question de culture elle préférerait se laisser mourir de faim...
Dans faire la charité, il y a aussi le fait de se satisfaire d'une position de pouvoir et de classe inférieure qui est assez innaceptable. Dans l'esprit chrétien, souvent l'aide n'est apporté que si le mandataire fait "preuve" de moyen qu'il a mis en place pour s'en sortir.. Aides-toi et le ciel t'aidera... Ou alors considérer à la mode indhouiste les classes sociales commes inévitables et ne point s'étonner de voir les plus que pauvres marcher à côté de nous...

Bon c'est un autre débat, pur nous bloqués dans notre train-train.

Anonyme a dit…

Oui Balein, mais ce type de réflexion aide à construire un regard plus vrai, plus juste, à mon avis. Se poser les vraies questions. Pour ce qui est des gosses dans la rue, je dirai que ça me déchire sachant que si je donne ils continueront à être exploités par des adultes sans scrupules, et si je ne donne pas ils passeront un sale quart d'heure...Rien, rien, n'est simple. Toute médaille à une saloperie de revers. Et comme on dit l'enfer est pavé de bonnes intentions. Pour sourire un peu, il y avait un gars qui faisait la manche à côté d'une boulangerie chez moi (j'habite en province) et tous les gens qui entraient dans le magasin lui rapportait qui des sandwiches, qui des brioches plutôt que de lui donner du fric. Un jour, le propriètaire de la maison jouxtant la boulangerie est venu bramer à la vendeuse parce qu'il en avait marre de ramasser des tonnes de brioches chaque jour sous son escalier! En fait le type qui faisait la manche n'avait pas faim et comme il ne savait pas quoi faire des kilos de pain et de croissants que lui refilaient ses généreux donateurs, il allait les fourguer sous l'escalier de la première maison venue!! ;)