Le rapprochement excessif, frôlement de tendresse, ne permet point à mes yeux de discerner correctement ses yeux démesurés ni le message réel. J’écoute le silence, branchies prêtes à déchiffrer le moindre signe, respiration de souffle, capture d’oxygène. Je me transforme en capteur de phéromones, je me perds dans la transposition chimique qui s’en suit. Approche de quelques centimètres, le pouls commence à s’accélérer, le cerveau déconnecte toutes les zones mémoires parasites de souvenirs désagréables puis agréables. Je m’isole dans la contemplation, j’amplifie automatiquement ma sensualité. Avant même le premier contact, écho de l’un à l’autre. Air dans et autour de la bulle, celle-ci joueuse, prend un ou deux airs au grès du souffle.
Effleurements des lèvres, sourire intérieur, félicité de la correspondance. Une épaule qui se rapproche, un murmure de jouissance à venir, un cou qui se tend, le corps se débat au rythme de tortue pour ne pas être en reste.
Lorsque d’un baiser doux et chaud, nos langues se gouttent, partagent la même humidité, c’est enfin une vraie conversation qui s’engage, sans fuite, sans faux semblant. Pour une fois, l’un et l’autre vrais, redevenus étrangers pour mieux se découvrir. Laisser parler, notre corps, sans un mot de trop, sans être déplacé.
Nos langues hésitent, pressurisent chaque étape, puis augmentent inlassablement le pallier. Mesure de temps qui ne veulent plus rien dire, seule la progression immuable du désir, marée montante, est visible. Paradoxe du conflit, l’envie croit et se fait pressante, au même rythme que notre abnégation, n’existe plus que le don de soi.
Paroxysme, rupture du mouvement déplacement des bouches, fréquences des contractions avant l’expulsion. Ces minutes sont un espace temps volé à ma décision, pour une fois, la communication est libre, facile et surtout vraie.
Pourquoi ne l'avoir qu'en début et fin de parcours ? La peur de décevoir fausserait peu à peu notre écoute, interprétation fallacieuse.
3 commentaires:
comment saisir à nouveau le fil de la conversation?
Oui,
c'est un peu ma problématique actuelle, peut-on rester vrai et être compris de ma même manière et ceci combien de temps.
Baleine au fil de l'eau, c'est une chance que je sois bavarde et m'accroche à tout ce qui dépasse ;-)
>anonyme (identifié...)
c'est comme lorsqu'on regarde le faîtage d'un arbre, doit-on s'arrêter à son aspect esthétique ou continuer su rles fractales dessiné par ses branches nues ?
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