2007/02/02

Prendre le train

"Même les rares traits d'amour qu'elle avait su feindre se révélaient, sous un jour cru, ce qu'ils étaient : des mensonges."
Senilità, Italo Svevo

La déception de l'attente. La main qui se lève pour saluer, l'espoir à l'intérieur du wagon, est-elle en train de souligner le manque ou de fortifier le départ. Départ imminent, suivre la voie, qu'importe l'aiguillage.

Sa décision était prise, plus jamais ça. Aller de l'avant, devoir reprendre son égoïsme, ne plus penser, agir, seulement agir. Avancer encore et encore, ne pas s'inquiéter, faire confiance à sa mémoire ancestrale qui devrait lui éviter les pièges, se reconstruire une nouvelle vie.

En attendant, sur le quai, pas facile. Comment pouvoir gérer les conflits d’angoisse, de doute, et si ç’était ça l’erreur à ne pas commettre. Trouver le chemin le plus paisible dans la houleuse forêt de Bambou.

Par la fenêtre du train, le paysage défile, il adoucit la sensation, vert, ligne de fuite, flou artistique renouvelé. Effet de cage Faraday, s’isoler de la tension, du courant, bien assise sur ses positions, elle se sent à l’abri, elle ne voit plus ni devant ni derrière elle. Rien ne la perturbe, il faut qu’elle se réapproprie l’espace peu à peu.
Faudra bien descendre du quai, sortir des affres de la bousculade, des heurts, de l’empressement, de l’avidité, vouloir atteindre avant les autres la sortie salvatrice.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

tout à fait en correspondance avec ton commentaire déposé aujourd'hui, je t'ai répondu...


bises

Oh la baleine a dit…

M'enfin,
c'est pas toujours que l'on peut suspendre le chrono, et voir le carrefour des possibles et choisir en correspondance...

Ambivalence, avant d'avancer.