Commérages

Sommes nous attirés à ce point par la transparence pour peu à peu laisser nos âmes se dévoiler ? Bavardage qui rompt le silence nécessaire à la lévitation.

Donner bribes après bribes notre existence, (qui ainsi claironnée apparaît bien commune), au risque de lasser, d'extirper et d'annihiler le désir de découverte, la possibilité d'être l'inventeur, l'architecte qui patiemment ajoute pierre après pierre pour reconstruire la pyramide, échafaudant théories diverses et des plus saugrenues, analysant moult hypothèses pour avaliser la technique et la beauté finale du pyramidion d'or.

Ne croyons nous plus au pouvoir créatif de l'autre pour sentir ce besoin de préciser, détailler et décortiquer notre ressenti ?

Que nous ne pouvions garder notre mystère, (qui quoique fort simple en réalité), le doute, la présomption. Ainsi dans votre imagination, toujours mystérieuse, à jamais irréelle, déesse parfaite comme ces mangas. Certes amante intemporelle et parfaite, ne subir aucune modification ni celles liées au temps ni celles de la connaissance qui affaissent les épaules et supprime la crédulité.

Devenir immortelle, héroïne de papier, pouvoir être froissée... oh non ! oh non ! alors soit... je vais retourner à mes bavardages et vous saouler jusqu'à ce que votre corps crie grâce et ainsi alangui au fond du fauteuil, lobotomisé par ce flot, vous serez de même à ma merci.