2007/06/29

Etoile 12 - Métamorphose minérale

"Voilà la plus belle preuve d’amour : prendre la liberté de rester alors qu’on pourrait s’en aller." Camille Laurens.

J'enfle, oui, mon corps s'épaissit, je suis en train de tourner le remake de Zelig, mais je ne sais pas encore quel est le modèle final. J'examine la grosse masse brute que je suis.

Au niveau de la tête, il semblerai que je sois épargnée, le faciès semble le même. Le plus visible pour mes yeux et sans miroir ce sont les jambes. Leurs volumes croissent (ligne plutôt exponentielle que linéaire), bref, deux poteaux, un peu biseauté mais tout de même, imposant, je peux passer des communications longue distance, j'en ai la stature. Un peu angoissée tout de même : et si ça allait exploser ?, je suis donc, illico, allée vérifier l'existence de telle anomalies dans la nature. Ouf, de pareil cas semblaient répertoriés.

De tels moignons effacent les pieds qui pourtant se doivent de s'allonger, s'élargir puis s'aplatir pour supporter une tel poids. Il y a bien eu une époque ou les miss France, souffrait de désagrément du même ordre, Non, encore une illusion ?

Au niveau du tronc, une excroissance frontale mais aussi il faut bien le noter latérale prend forme. Un peu obsolète mais tout de même, à Willendorf, le premier cas de figure. Certes répliquent certaines voix, la poitrine s'avançant voici l'apanage de la féminité, ce à quoi je répondrai Oui, si les autres excroissances ne ratiboisaient pas le relief de ce premier atout à néant.

De ce fait le gonflement du ventre et des seins ramène ces formes en une boursouflure compacte....de bouée. Je suis devenue insubmersible.

Cette pression alourdie ma démarche, me retarde, m'emprisonne dans le manque d'effort, me transforme en monolithe... C'est bien ma chance. Bon, favorisée, comme je suis, un sculpteur trouvera mes fibres à son goût et me modèlera suivant son standard. Finir en égérie...un rêve.

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