Saisir avec une fine conscience, la présence de l'intangible. Savoir que son contact m'électrisera, pour ne faire qu'une connexion de lui à moi.
Actinomorphe, je déploie une à une chaque extrémité, lentement, sous le couvert d'un arrosage soutenu, patient. En fin de ce parcours souterrain, je me déploie, j'éclos et libère peu à peu, mon potentiel, tentative d'attirance des pollinisateurs : fluidité du mouvement sous les mots de la brise, parfum des plus délicats révélé au plus près. Je semble délicate, fragile, prête à être saisie. Grâce colorée dans ce tableau, j'essaie de capturer toute la lumière, devenir l'unique est mon objectif.
Bisannuelle, je m'épanouie enfin, alors que le papillon émerveillé, ose à peine poser et de ses antennes frémir. Le voici qui s'avance, chaque soubresaut, mouvement furtif amplifie l'amour sur la fleur comblée, communion des sens, pollen à tout va.
Alors, pour ne plus penser à cette alchimie, je m'étire, m'éparpille à tout vent, me disloque, comme si la dispersion pouvait réduire son contact premier. Chaque pétale, va de ci-delà, à la rencontre, croisement furtif, du perce-oreille, d'autres se figent sur les aiguilles du pin, et certaines volettent encore, a rtavers le maillage des mots, à la recherche de cette impression première, effleurant aspirations et inspirations.
Cette fleur, dans l'ombre, transposée en fin bouton, imagine la déraison.
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