Il m'avait dit qu'il voulait de l'air.
Alors pour son anniversaire j'avais pris grand soin, d'aller là, où il aime se retrouver, dans cette crique, le voilier au fond. Moi aussi j'aime à m'y retrouver avec lui, mais là j'attendais, chaque jour je lisais les bulletins météo, pour choisir de m'équiper.
C'est ainsi que devant cette force, je suis si soumise, je fais face, houle qui fracasse l'éloignement, déferlantes qui assourdissent mon isolement. Je suis là, avec lui, et face à ce déchainement nous retrouvons notre âme de simple êtres humains; tel le rocher, il m'ancre à cette grève, regard vers le large; C'est à ce moment là, ou nos extrêmes faiblesses et attirances sont tangibles, que j'ouvre mes éprouvettes et capture ces instants de plénitude.
De retour, j'ai pris soin de faire avec application un joli nœud, à ce paquet mémoire de bonheur. Ce cadeau de mémoire qui sera à sa disposition, à portée de main, lorsqu'il prendra le soin d'ouvrir chaque extrait, chaque effluve échappée seront comme un soupir de cet instant de grâce, de tempête en souvenir.
Humé humeur.
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