2009/05/30

Près de la surface


J'avais pris soin de ne prendre que l'essentiel, et mon plunge moulé attendait patiemment mon retour afin de retrouver sa position initiale. C'est muni de ma leçon n° 97: " assurer l'accès à sa plage privée " que sagement je me déplaçais, naviguant entre les coraux, qui faisant malicieusement remarquer par le balancier infligé à mon Tanga, que j'avais une fois encore, oublié mes chaussons.

Les ondes qui attrapent délicatement mes orteils et malicieusement attirent mes mollets à s'aventurer plus loin, 3 pas, et me voilà déjà en train d'insérer mon masque pour vous deviner au fond de l'eau. Équipée, et certaine de ne plus vous manquer, me voici plongeant, offrant à ma poitrine, à défaut de votre main, la caresse de cette eau, suffisamment salée pour me transporter en d'autres lieux. Deux brasses, et me voici déjà contemplant toutes ces couleurs chatoyantes, des jaunes aux bleus des plus fulgurant, un chirurgien traverse mon espace, il me rappellent vos mots qui comme un scalpel d'un simple mouvement entaillent ma carapace afin de libérer mon désir.

Évidement, votre image m'essouffle, et le manque de tuba, n'aide pas à faciliter ma respiration.

Des demoiselles gardent l'entrée de la grotte, elles se confinent à leur rôle, je me laisse dériver, mécaniquement je reprend mon sougffle, mes apnées sont de plus en plus longues, je décroche, le regard fixé sur les ondulations des poissons papillons. Un sergent major, m'indique de le suivre. Le poison perroquet me fais me souvenir que je me répète, qu'il est enfin temps que je passe à autre chose, c'est alors que j'aperçois le poisson coffre, juste après ma contemplation du baliste Picasso. Je reste devant ce mystère de parallélépipède ambulant déguisé en pintade, il est impressionnant, pratiquement immobile. Son non mouvement m'hypnotise, il me fascine, il ne cherche pas à parader, c'est ce qui m'attire au plus près de lui, je suis ailleurs, je nage à ses côtés, je laisse glisser le courant, un mouvement de ma plante nous rapproche, pas besoin d'être fusionné, l'un à côté de l'autre, je suis en bordure du récif, ma peau si fragile en surface, plus rien n'existe, dans cette plénitude, je fais corps avec l'élément je suis si loin, presque à l'horizon.

Je ne sais même plus si je respire, lorsque tout à coup un poulpe me touche la cuisse, je me retourne et trouve un plongeur qui lui admirait un autre type de coffre. Descente immédiate, oublie de respirer, manque de m'étouffer, impossible de poser pieds, juste le temps de reprendre mes esprits et de nager à grand coup vigoureux vers la terre ferme avant de finir noyer... comme quoi se laisser distraire, c'est parfois dangereux pour sa survie.

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