2007/06/13

Etoile 10 - Rouge Astérie

Je navigue constamment à la frange du littoral, où la nourriture abonde. Il se dit que je suis bien gourmande et mon estomac bien apte à se déplacer au grès de mes envies.

Il se murmure que je n'aurai point de tête ni cerveau, mais qu'importe si mon déplacement est considéré comme extrêmement lent, il me permet de profiter plus longuement de chaque étape, mes ventouses munies de tube (qui quoique extrêmement petit) me rapporte moult sensations. Le système nerveux est orienté vers ma face inférieure. La capacité de préhension de mes bras est telle que le mollusque se sait prêt à être dévoré.

Sa langueur m'exaspère, des que je frôle ce coquillage, mes sens s'émoustillent. Sur mes cinq branches, je suis prête à me retourner et donner à voir ma bouche vorace, pour satisfaire le moindre de ses désirs. Mais sa coquille est complexe , composé patiemment au fil du temps, plus ou moins protectrice, avec ou sans carotène, mais toujours jongleur de lumière, d'éblouissement et d'arc en ciel.

Tiraillement, entre le laisser venir se faire déguster, s'approcher par bribes, un peu aujourd'hui, demain peut-être. Le plaisir des gourmets, délicat, suffisance.... ne prenant que la partie noble, je suis capable de me contenter de nourriture microscopique comme de me jeter violemment sur lui et forcer l'ouverture de cette coque pour l'extraire avant de l'englober.

On dit que dans l'eau il n'y a pas d'odeur, mais c'est faux, chaque fois que je le frôle, je ressens et capte les moindres particules de son désir. Il est un courant marin, par lequel j'ai envie de me laisser ballotter de ci de là. Parfois sa pression se fait plus forte contre mon corps, alors je découvre cette singularité, ma propre existence.

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